Si, un jour, le quinquennat de François Hollande devient un Jeu de l'oie, il y aura une case «nomination de Jacques Toubon au poste de défenseur des droits». Quand on tombera dessus, il faudra tirer une carte et répondre à la question suivante : «Selon vous, qu'a voulu faire le chef de l'Etat en nommant l'ancien ministre de la Justice de Jacques Chirac à ce poste, à la fois symbolique et sensible, puisque chargé de dénoncer toute forme de discrimination?» Ce sera la question qui tue.
Car une semaine après l'annonce de cette nomination - qui doit être validée par les commissions des lois de l'Assemblée et du Sénat -, rares sont ceux, dans l'entourage du chef de l'Etat, qui peuvent expliquer ce choix et lui donner un début de rationalité politique. «Franchement, ça reste un mystère pour moi, reconnaît un intime de Hollande. Là, je n'ai pas tout compris…»
Pantois. Ceux qui ont eu l'opportunité d'échanger sur le sujet avec le Président ont retenu deux choses. D'abord, qu'il voulait à tout prix nommer quelqu'un de la même famille politique que feu Dominique Baudis, l'ex-défenseur des droits. Donc de la droite ou du centre droit. Mais pas au nom d'une stratégie d'ouverture à la Sarkozy. «Il n'y a aucune volonté de débauchage», a-t-il confié à ses visiteurs. Juste un désir d'équilibre politique.
Mais pourquoi Toubon ? Selon François Hollande, en plus de sa fibre chiraquienne, il aurait beaucoup «évo