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Libération

Lavrilleux, un encombrant Mérite à la boutonnière

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En octobre 2012, Sarkozy le décorait très officiellement pour services rendus. Récit.
publié le 18 juin 2014 à 19h36

Quels furent donc «les mérites» qui valurent à Jérôme Lavrilleux d'être décoré le 15 octobre 2012 par Nicolas Sarkozy en personne ? «Voilà un homme qui a le talent de ne pas embêter les personnes pour qui il travaille avec des problèmes dont elles n'ont pas à connaître», avait expliqué l'ancien chef de l'Etat dans son hommage au récipiendaire. A la lumière crue du scandale Bygmalion, ce compliment peut évidemment être interprété comme un aveu. A en croire ses dires, Jérôme Lavrilleux aurait porté à des sommets extrêmes l'art de ne pas embêter ses chefs.

Précoce. L'ordre du Mérite a pour vocation «de récompenser les personnes [artistes, sportifs, politiques, ndlr] qui ont servi la nation et de les montrer en exemple». Dans la liste alphabétique de ces décorés exemplaires, Lavrilleux côtoie deux grands noms du théâtre français, Jorge Lavelli et Pierre Laville. Un voisinage plutôt bienvenu pour celui dont les talents de comédien ont été largement reconnus après ses aveux baignés de larmes sur le plateau de BFM TV.

En règle générale, quinze années d'activité assorties de «mérités distingués» sont nécessaires pour pouvoir être décoré. Lavrilleux a été élu en 2002 au conseil général de l'Aisne, en remplacement de Xavier Bertrand. Ce fut son premier «mérite distingué». Promu à 42 ans, Jérôme Lavrilleux est donc un récipiendaire particulièrement précoce. «Je suis libre», s'était défendu Nicolas Sarkozy ce 15 oct