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Libération

Le sabordage du Parti socialiste

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publié le 18 juin 2014 à 18h06

L’UMP a bien de la chance. Alors que Marine Le Pen devance nettement pour la première fois le parti post-gaulliste aux élections européennes (25% des voix contre 21%), que celui-ci se déchire depuis la courte défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012 et que l’affaire Bygmalion menace dangereusement la formation, voilà que la gauche vole stupidement à son secours. Dans le match à trois qui s’annonce en 2017, l’extrême droite peut de nouveau se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle, comme en 2002. C’est même malheureusement fort vraisemblable, sauf amélioration perceptible de la situation économique et sociale d’ici là. La bataille principale du premier tour mettra donc aux prises les deux grands blessés de la scène politique, l’UMP et le PS. Tous deux désespèrent actuellement leurs électorats respectifs mais l’UMP bénéficie de deux atouts : étant dans l’opposition, ce parti aujourd’hui en conduite accompagnée peut retrouver ses forces beaucoup plus rapidement que le PS, empêtré dans les filets d’un pouvoir mécaniquement impopulaire.

Or, comme si ce handicap ne lui suffisait pas, le PS met tout en œuvre pour s’affaiblir davantage lui-même, étalant avec un masochisme quasi rousseauiste ses divisions et contradictions. L’UMP va, certes, traverser de nouvelles convulsions mais au moins met-il sur pieds une stratégie de reconstruction. Le PS, en revanche, a entrepris de se déconstruire avec l’ardeur mortifère qu’il manifeste toujours dans c