Menu
Libération
Reportage

Les élus PS ne savent «plus quoi faire»

Article réservé aux abonnés
Après le score du FN, lendemains difficiles pour les socialistes dans le Tarn-et-Garonne, qui doivent faire face à la défiance des électeurs.
Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne, avec André Massat, maire de Varen. (Photo Fred Lancelot pour Libération)
publié le 19 juin 2014 à 20h16

Le lendemain des élections municipales, Thierry Delbreil est retourné dans son collège de Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne. Elu maire de Lafrançaise, 3 000 habitants, à quelques kilomètres, le prof d'histoire-géo s'attendait à des accolades, des bises, même des «on a gagné» réjouis. 60,75% au premier tour pour une liste divers gauche (DVG), en pleine débâcle socialiste, il y avait de quoi redonner le sourire dans une salle des profs… Mais l'ambiance était celle d'un frigo : «Ça y est, tu n'es plus de notre monde !» a lancé un collègue, l'envoyant dans le camp des planqués, des nantis et des «tous pourris»… Ce républicain, fils et petit-fils de gaullistes sociaux, fier d'avoir déboulonné un cacique, n'imaginait pas devoir endosser le costume aussi vite : «Vingt-quatre heures, c'est rapide.»

Un mois plus tard, il a failli tomber de sa chaise. Des 1 715 bulletins de vote récoltés par la gauche aux municipales en mars (deux listes DVG s'affrontaient), il n'en restait que 290 aux européennes, en mai. Arrivée de la course : FN (30%), UMP (18%) et PS-PRG (14%). Sa salle des profs a encore donné la température, le lundi matin : «Cela n'avait l'air de déranger personne. La moitié d'entre eux n'était pas allés voter et certains avaient voté FN ! Des enseignants… je n'avais jamais vu ça.» Attablé à la seule terrasse de café de son village, dans les rafales du vent d'autan, Thierry Delbreil raconte sa campagne à la Obama, les portes frappées, les associa