Il ne s'agit pas tant de l'homme – le Toubon d'aujourd'hui n'est pas forcément le Toubon d'hier – mais lorsque la défense des droits est en jeu, chaque symbole est important. Chacun admettra que son CV ne plaide pas pour lui : ses votes contre la loi Badinter d'abolition de la peine de mort, contre la dépénalisation de l'homosexualité, contre la création d'un délit de révisionnisme, son soutien aux commandos anti-IVG, son avis selon lequel «le harcèlement sexuel doit rester hors du champ pénal», sa conception d'une justice indépendante dans les affaires du RPR, n'en font pas le candidat idéal ! Une simple question se pose : a-t-il défendu un seul nouveau droit dans sa longue carrière ?
Nous attendons la réponse au questionnaire proposé par la Commission des lois. Mais à l’heure où se développent l’intolérance, la xénophobie, les discriminations, le sexisme dans notre pays nous avons besoin d’un défenseur des droits à la crédibilité sans faille, au parcours inspirant le respect, une personnalité qui rassemble par ses valeurs et son exigence à les défendre. En 2014, la France a plus que jamais besoin d’un défenseur des droits qui ressemble à la société, capable de la comprendre et d’accompagner ses mouvements complexes. Le prochain défenseur des droits aura à reprendre le combat pour la défense des droits acquis mais aussi pour les nouveaux droits, avec la sincérité et l’audace de Dominique Baudis. Nous avons besoin d’une mobilisation sans précédent pour faire progress