La promesse n'aura tenu qu'un mois. Après en avoir pris l'engagement à la mi-avril auprès de Bruxelles, le gouvernement a, selon nos informations, renoncé à atteindre les 3% de déficit public en 2015. Pour autant, ce tournant n'est pas encore assumé publiquement. Officiellement, le Premier ministre, Manuel Valls, continue de jouer au bon élève, comme vendredi matin sur France Inter, en réaffirmant que la règle des 3% est toujours d'actualité et qu'il n'est pas question de la remettre en cause. «On ne peut pas dire qu'il faut renoncer à lutter contre le déficit et la dette», a-t-il déclaré, tout en appelant à faire la différence entre «ce qui est de l'ordre de l'organisation de notre budget» et «les investissements d'avenir».
Diagnostic. Mais dans l'entourage même du Premier ministre, on est beaucoup plus direct : «Les 3% en 2015, on ne les fera jamais. On ne peut pas le dire aujourd'hui, mais Bruxelles le sait et nous demande de nous taire.» Un ministre confirme : «Pour faire 3% en 2015, cela voudrait dire qu'on baisse notre déficit de presque un point en un an. Mais avec une croissance aussi faible, ce n'est pas possible.» Soit le diagnostic formulé cette semaine par la Cour des comptes. Toujours anonymement, un poids lourd du gouvernement ne dit pas autre chose : «La France a un problème avec les 3%. L'Italie en a un avec sa dette. Il y a des tas de solutions possibles pour que la consoli