Cette fois-ci, c'était Léon Blum. Sur la terre d'élection de l'ancien président du Conseil, Manuel Valls a choisi la figure du Front populaire pour vanter de nouveau «la réforme». A la veille d'une semaine à risques pour le gouvernement – avec au programme de l'Assemblée nationale, un collectif budgétaire que certains députés socialistes rechignent à voter – citer Blum devant 400 militants PS de l'Aude, c'est toujours l'assurance de rassurer des socialistes déboussolés par la politique économique de François Hollande et Manuel Valls : «Oui changer, réformer, se mettre en mouvement, c'est la voie que Léon Blum nous avait montré», martèle Valls, en plein cagnard, dans un décorum champêtre avec l'église de la petite commune de Trèbes dans le dos.
Mais là où en 1936, Blum et le gouvernement de Front populaire avaient – entre autres – fait voter la loi sur les congés payés, le Premier ministre insiste lui sur le «coût du travail trop élevé» et la «fiscalité trop lourde». Dans un discours de quarante-cinq minutes dans lequel il s'interpose en premier défenseur du président de la République, Valls poursuit son travail de conviction sur le pacte de responsabilité. «Qui crée de l'emploi sinon les entreprises ? interpelle-t-il. En quoi redonner du travail n'est pas une politique de gauche ?» Ça c'est pou