Dans la sarkozie, Jean-Michel Goudard est une curiosité. A la fois chiraquien et sarkoziste. Intime de l'ancien maire de Neuilly et distant avec ses affidés. D'une fidélité absolue à son mentor et d'une lucidité radicale sur ses faiblesses. Forcené du second degré et conseiller d'un président dépourvu d'humour. Surtout Jean-Michel Goudard, homme de communication, a toujours fui les médias. «Tout en lui est paradoxal», résume son grand copain socialiste le publicitaire Alain Cayzac. Goudard a fait la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, puis celle de 2012. Il continue à lui parler plusieurs fois par semaine. A distiller ses conseils d'ami. A relire ses tribunes. Mais il reste à l'écart de la guerre de mouvement autour de l'UMP. A 74 ans, l'inventeur de la «France forte» est à la fois dehors et dedans. Loin et tout près.
Il nous reçoit dans le café en face de chez lui, dans le XVIe arrondissement. Ce jour-là, il est en jean, tee-shirt, baskets devant un verre de Coca. Partout sur ses bras, des plaques violacées. «L'effet de la cortisone», dit-il. Goudard lutte depuis cinq ans contre son pemphigus, une grave maladie orpheline qui ronge le derme et le contraint à de longs séjours à l'hôpital. «Sarkozy ? Je n'ai jamais vu un homme aussi contrasté, confie-t-il. Il peut être tout à la fois : insupportable, enfantin, génial, créatif, courageux…» dit-il.
«Accélération factice». Jeudi, la veille de la sortie du