Ils y sont. Les députés socialistes en désaccord avec la politique économique de leur gouvernement passent au révélateur de l'Assemblée. Contre les consignes de leur groupe, ces parlementaires réunis sous la bannière de «l'Appel des 100» ont prévu, jusqu'à mercredi, de déposer une quinzaine d'amendements au projet de loi de finances rectificative pour 2014. «Fléchage» du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), aides à l'apprentissage, au logement, crédits supplémentaires pour les contrats aidés, mesures sur l'impôt sur les sociétés… Ces députés dits «frondeurs» - ils sont 54 sur les 290 que compte leur groupe à avoir cosigné un amendement - passent à la pratique dans leur souhait de «rééquilibrer» les efforts d'économies entre ménages et entreprises. «A chaque parlementaire de se déterminer librement. Il n'y a aucune pression, insiste l'un de leurs chefs de file, Christian Paul (Nièvre). Et les conclusions de Valérie Rabault [lire ci-contre] confortent ce que nous disons depuis des mois. C'est une question d'efficacité.»
Peau. Ces députés se sont mis en mouvement fin avril, après la claque des municipales. Alors qu'ils avaient voté la confiance au nouveau Premier ministre, ils étaient 41 à s'abstenir sur le programme de stabilité budgétaire et sa traduction en termes d'économies : 50 milliards d'euros sur trois ans. Pour la première fois depuis le retour de la gauche au pouvoir, un texte budgétaire était ado