Peut-on promouvoir l’éthique et la transparence sans être soi-même exemplaire ? Voilà plusieurs mois que la question agite l’association anticorruption Anticor. Une structure fondée en 2002, forte de 1 200 adhérents, à la renommée grandissante et dont le travail est reconnu. Elle a notamment été en pointe lors du procès Chirac et dans l’affaire des sondages de l’Elysée, sous Sarkozy. Ses recommandations, comme celles de Transparency International, ont largement inspiré les lois sur la transparence de la vie publique votées depuis le début du quinquennat.
Principes. Reste que depuis des semaines, Anticor, dont l'assemblée générale de samedi a été houleuse, peine à clore une crise de gouvernance sur fond de conflits de personnes et de comportements pas toujours en phase avec les principes que défend l'association. Dernier épisode en date, Jean-Pierre Guis, un ex-conseiller PS du XIIe arrondissement de Paris, a été destitué de son poste de président le 7 juin. Il a été remplacé par Séverine Tessier, l'une des fondatrices d'Anticor, qu'elle représentait régulièrement dans les médias.
La crise dure depuis l'élection de Guis, en février 2013, et l'assemblée générale de samedi n'a pas permis de réconcilier les deux camps. Une partie du conseil avait d'emblée jugé le costume trop grand pour lui. «Indécis», «trop consensuel», «pas assez tranchant», critiquaient certains administrateurs. «Il ne s'est pas révélé bon manager al