Elle en avait fait un objectif majeur. C'est raté. Après sa victoire aux européennes sur la scène française, Marine Le Pen a échoué à constituer un groupe d'europhobes au Parlement avant la date butoir du 24 juin (lire sur Liberation.fr). «Ça montre que l'extrême droite n'arrive pas à sortir d'une forme de marginalité, qu'elle ne rassemble pas», a réagi le PS Pierre Moscovici. C'est, en tout cas, un vrai revers pour la patronne du FN. Qui, pour masquer son échec, jurait mardi dans un communiqué assez cocasse : «Nous avons fait le choix de privilégier la qualité et la cohérence [à] la facilité et la précipitation.»
Démenée. Le Pen se faisait fort d'incarner un pouvoir de nuisance au Parlement et de «détruire de l'intérieur» l'Union européenne. A l'extérieur, elle entendait s'en servir pour asseoir sa crédibilité. Avec un groupe, elle pouvait récupérer des moyens (20 à 30 millions de subventions sur cinq ans), mais aussi une visibilité (pouvoir d'amendement et accès à la présidence de commissions). Pour cela, il lui fallait 25 députés issus de sept pays différents. Le FN comptant 24 élus - moins une dissidente -, l'enjeu était d'abord de rassembler six autres nationalités.
Excluant toute alliance avec les néonazis grecs d'Aube dorée ou les Hongrois du Jobbik, jugés in