Menu
Libération
Récit

Le Pen, avec père et fracas

Article réservé aux abonnés
L’épisode de la «fournée», dernière saillie de l’homme du «détail» a provoqué une fracture familiale et politique. Un psychodrame dont le fondateur du FN pourrait ne pas se relever.
Jean-Marie Le Pen, candidat du Front National aux élections présidentielles, joue avec sa fille Marine dans son appartement parisien, le 1er mai 1974, entouré de sa femme Pierrette (dr) et de ses autres enfants : à gauche Marie-Caroline, et à droite Yann. (Photo AFP)
publié le 27 juin 2014 à 19h06

Chez les Le Pen, le linge sale ne se lave plus en famille, ni dans le manoir de Montretout (à Saint-Cloud, Hauts-de-Seine), où la tribu cohabite, ni à Nanterre, au «carré», le siège du Front national. Cette fois, le père et la fille ont pris à partie les Français devenus spectateurs d'un psychodrame familial et politique. Communiqués, déclarations dans la presse, lettre ouverte, apostrophes publiques… Pendant cet épisode, «ce qui a manqué, c'est de se parler», constate l'avocat Wallerand de Saint-Just, vieux compagnon de route des Le Pen depuis presque trente ans, candidat du FN aux municiaples à Paris et actuel trésorier du Front nattional.

Un déchirement opportun

Dix jours après une énième sortie antisémite de Jean-Marie Le Pen, critiquée par sa fille, ce n'était toujours pas fait. Et Saint-Just refusait de faire de «la psychanalyse de Monoprix» pour démêler les ressorts de la crise. «C'est très difficile d'apprécier tous les paramètres et les coefficients, je ne sais pas ce qui relève de la politique ou de la vie de famille», explique un autre cadre. En tout cas, «l'invraisemblable imbroglio père-fille» pétrifie les cadres du FN, traumatisés par la violence de la scission avec Mégret il y a plus d'une décennie. Tétanisés par le spectacle, beaucoup le soulignent : «On dit qu'en politique, il faut tuer le père, mais c'est plus dur quand c'est le sien.»

Ceux qui acceptent de parler le font sous couvert d'anonymat. Que ressortira-t-il de cette tourmente ? <