Il n’a pas le visage cireux et les cheveux de jais du vieux pitre italien couturé de toutes parts par les chirurgiens. Mais au-delà du physique, le parallélisme des formes entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi est saisissant. Même propension à se poser en victimes des juges et de leur «harcèlement». Même exhibitionnisme bling-bling. Et, surtout, même affirmation d’un projet politique combinant l’autorité, le populisme, la dérégulation de l’Etat-providence et l’effacement du projet collectif au profit de l’individu.
Dès 2008, Pierre Musso, professeur à l'université de Rennes II, avait publié un ouvrage précurseur intitulé Le sarkoberculonisme (Editions de l'aube). A l'époque, l'opuscule avait mis en rage le chef de l'Etat français. La comparaison lui semblait d'autant peu flatteuse que sa nouvelle conquête, la Franco-Italienne Carla Bruni, a toujours cultivé une aversion totale pour le Cavaliere.
«Show-business». Dans son ouvrage, Pierre Musso, n'évoquait pas encore les questions judiciaires. Mais il livrait au fil des pages une analyse politique charpentée sur une pratique du pouvoir qualifiée de «césarisme régressif» avec «un champion héroïsé qui manie tous les fétiches de la réussite sociale : le pouvoir, la télévision, l'argent, le show-business, un entourage de vedettes du sport, de top models et de médias… Par l'accumulation des signes de réussite et du bonheur, Berlusconi et Sarkozy ont su construire une fi