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Fronde socialiste, une action salutaire ?

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La gauche en crise d'identitédossier
Un nombre significatif de parlementaires du groupe PS ont décidé d’affirmer, en toute liberté au sein de l’hémicycle, leur fidélité à ce qu’ils estiment être le mandat donné par leurs électeurs.
L'assemblée nationale, mars 2009. (Photo Joel Saget. AFP)
par André Bellon
publié le 1er juillet 2014 à 11h56

Les remous qui agitent le groupe socialiste de l’Assemblée nationale ne sont pas un simple épisode de plus dans la longue histoire des conflits internes à ce Parti. Car si les frondeurs posent des questions déjà anciennes, ils le font dans des conditions tout à fait nouvelles et dans des formes qui confrontent enfin leur Parti au pouvoir à la question démocratique.

Il y a 20 ans, les déroutes subies par le PS n’avaient amené à aucune réflexion sur les politiques suivies. Les rares critiques portaient sur les méthodes de communication, laissant ainsi entendre que le seul problème résidait dans l’incapacité des citoyens à comprendre des choix a priori nécessaires. Depuis lors, rien n’a changé et les partis principaux ne cherchent aucunement le soutien populaire, se contentant d’espérer l’alternance par la défaite du concurrent et remplaçant les formes démocratiques par l’action de leurs communicants. Quant aux députés, il leur est demandé d’être «solidaires», de participer à l’unité du Parti, manière à peine polie d’appeler à une discipline quasi militaire.

La nouveauté, en ce mois de juin 2014, vient du fait qu’un nombre significatif de parlementaires du groupe PS ont décidé d’exercer ce qui, après tout, semblerait leur rôle normal, c’est-à-dire d’affirmer, en toute liberté au sein de l’hémicycle, leur fidélité à ce qu’ils estiment être le mandat donné par leurs électeurs. Ils ont donc déposé des amendements lors du débat sur le budget rectificatif. La chose apparaîtrait presqu