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Libération

2017 : vers une élection présidentielle à un tour

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publié le 2 juillet 2014 à 18h06

La saison politique qui s’achève aura été marquée par l’ascension de Marine Le Pen. La percée réussie par l’extrême droite aux élections municipales s’est amplifiée aux élections européennes. Pour la première fois, le Front national (FN) est arrivé en tête lors d’un rendez-vous politique significatif. Si l’image personnelle de Marine Le Pen reste très négative hors des rangs de son propre électorat, sa stratégie de dédiabolisation a réussi. Dans l’esprit d’une majorité de Français, l’extrême droite arbore désormais le masque plus convenable d’un populisme nationaliste.

Sur le fond, son programme de rupture reste porteur de convulsions économiques et d’orages politiques : sortie de l’euro et de l’Union européenne, dévaluation, inflation, fuite des capitaux, effondrement du pouvoir d’achat, violence identitaire, répression judiciaire, autoritarisme culturel et éducationnel, le programme de Marine Le Pen exhale des effluves franquistes ou salazariennes. Cela ne freinera pas pour autant sa marche en avant. Alors que le trotskisme se marginalise et que le mélenchonisme stagne, le FN devient le principal réceptacle des amertumes, des colères et des ressentiments. Marine Le Pen chemine sur le sentier de la peur et de la fureur. Elle incarne la vengeance de cette France d’en bas qui se sent vulnérable, humiliée, délaissée. La voici désormais figure de proue de la France qui perd. Cela lui garantit un atout redoutable.

Dès lors, l’hypothèse de sa qualification pour le second tour de l’