Depuis qu'elle a été saisie de ce dossier éminemment politique, la juge d'instruction Claire Thépaut se préparait à vivre des journées difficiles en cas de mise en examen. D'être la cible privilégiée des attaques de la droite, elle, la «juge rouge» par excellence, forcément en croisade contre Sarkozy du fait de son appartenance au très à gauche Syndicat de la magistrature (SM). L'ex-président a été déféré tôt mercredi matin, et la journée suivante a tenu ses promesses. Dès potron-minet, les proches de Sarkozy ont dénoncé les engagements politiques de la juge d'instruction. «Je mets en cause l'impartialité d'un des juges» qui «nourrit des sentiments de haine» à l'égard de l'ancien chef de l'Etat, a ainsi accusé Christian Estrosi. Même argumentaire de la part de Nadine Morano qui a, elle, évoqué des «préjugés» chez des magistrats «engagés». Cette dernière est même allée jusqu'à demander le dessaisissement de Claire Thépaut. Et les élus de citer une tribune publiée sur Mediapart par cette magistrate… qui n'a en fait jamais existé.
«Ouverte». Claire Thépaut a bien répondu à une interview dans le cadre d'un reportage effectué à Bobigny en 2012 par un journaliste du site internet après la défaite de Sarkozy. Elle est alors en poste en Seine-Saint-Denis et exprime à mots plus ou moins couverts son désaccord avec la politique pénale menée par l'ancien président. «Ce qui était à l'époque un sentiment partagé