Michèle Sabban avait menti, elle a dû démissionner mardi de son poste de vice-présidente PS du conseil régional d'Ile-de-France. L'objet du délit est un atelier d'artiste : un duplex de 71 mètres carrés avec vue sur tout Paris dans le XIIIe arrondissement, qu'elle occupe depuis 2004, s'acquittant chaque mois d'un loyer de 1 218 euros. Donné pour la capitale : c'est le tarif pour un logement à loyer intermédiaire de la ville de Paris, autrement dit un logement social. C'est là que le bât blesse. La vice-présidente en charge du personnel de l'administration générale et des marchés publics a-t-elle bénéficié d'un traitement de faveur ? Elue régionale depuis 1998, elle aurait obtenu cet appartement en cours de mandat, ce qui ne se fait pas. Surtout que l'une de ses attributions était de transmettre les demandes de logements sociaux aux bailleurs de la région.
Au journal le Parisien, fin juin, Michèle Sabban a expliqué qu'après son divorce, elle avait en vain cherché un logement : «Ne voyant rien venir au bout de treize mois, j'ai envoyé des dossiers à tous les bailleurs, par désarroi. […] La région a fait un courrier pour me recommander.» A la lecture de l'interview, le président, Jean-Paul Huchon, et son entourage ont tiqué. Le 19 juin, devant la mission d'information et d'évaluation sur le logement (MIE), réunie à la demande de Huchon pour éteindre le feu qui couvait autour de cette affaire révélée par Marianne, Michèle Sabban avait expliqu