«Il bossait déjà avec Pompidou, je crois.» Autant dire Mathusalem, pour ce jeune loup UMP de 36 ans. Avec tout le respect qu’il doit à son «ancêtre» Jacques Toubon, Pierre-Yves Bournazel l’aurait vu retraité, plutôt que défenseur des droits : «Nommer un septuagénaire à ce poste, c’est le signe que la France est bloquée.» Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, peine à donner un avis sur ce pilier du chiraquisme, ressuscité par François Hollande : «Je l’ai connu chez mon grand-père [maire gaulliste de Saint-Nom-la-Bretèche, ndlr], quand j’étais adolescente, se souvient-elle, il était très chaleureux. Et d’un tempérament très dynamique.» C’est tout pour l’hommage. Toubon, pour les 40 ans et moins, fait partie de l’Histoire.
Juvénile. NKM a quand même été bluffée quand il a plaidé sa cause la semaine dernière devant la commission des lois de l'Assemblée nationale. Ce qu'il s'apprête à refaire ce mercredi devant celle du Sénat. A 73 ans, toujours rond et lisse, toujours droit comme un général de l'armée chiraquienne, il jouait sa peau comme un débutant. «Il veut vraiment le job», a soufflé NKM, admirative. Un peu comme Alain Juppé, de quatre ans le cadet de Toubon. L'époque aime les sages, même s'ils ne l'ont pas toujours été.
«C'est quelqu'un qui a un regard d'enfant, qui se passionne pour tout ce qu'il fait. Et il est en grande forme», explique le député UMP Gérald Darmanin, 31 ans et poulain de Toubon. L'ent