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Libération

Le noyau dur des «frondeurs» s’organise

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33 députés PS se sont abstenus lors du vote du budget de la Sécu.
publié le 8 juillet 2014 à 20h16

Le compte y est. Et l’exécutif peut désormais mesurer combien sa ligne politique divise son propre camp. L’Assemblée nationale a adopté mardi le budget de la Sécurité sociale rectificatif, ou la première pierre du pacte de responsabilité, par 272 voix contre 234. Parmi les socialistes, 33 députés «frondeurs» se sont abstenus, soit moins qu’en avril lorsqu’ils étaient 41 à refuser de voter le programme de stabilité. Preuve que la pression mise par Manuel Valls peut briser l’élan de quelques-uns. Mais aussi qu’elle n’a plus aucun effet sur une trentaine de députés PS. En votant le budget rectificatif la semaine dernière, les frondeurs avaient prévenu qu’ils ne voteraient pas celui de la Sécurité sociale, qui prévoit de geler les retraites supérieures à 1 200 euros pour financer une baisse massive des cotisations sociales.

Entre le report partiel du compte pénibilité et la désertion de la conférence sociale par la CGT, FO et la FSU (lire ci-contre), les frondeurs ont eu l'impression d'avoir affaire à un nouveau Premier ministre. Un Valls «libéré», renouant avec ses accents de la primaire de 2011 et actant même «une rupture idéologique». «Le compte pénibilité, c'est ce qui faisait de la réforme des retraites un texte de gauche», dénonce Jean-Marc Germain, pas le plus à gauche des frondeurs. «Jusque-là, il appliquait la politique décidée par Hollande. Mais juste avant la conférence sociale, il cajole le patronat et traite les syndicats avec