Menu
Libération
récit

Montebourg, le trublion utile

Article réservé aux abonnés
Le ministre de l’Economie n’a pas été recadré par l’Elysée ou Matignon après ses déclarations sur le «pacte de responsabilité», pourtant en contradiction avec la ligne gouvernementale.
A Paris, le 28 avril, lors du discours de Manuel Valls pour la mise en oeuvre du pacte du responsabilité, devant les acteurs territoriaux de l'Etat. (Photo Laurent Troude)
publié le 11 juillet 2014 à 20h06

Parfois, la solution la plus efficace pour régler un problème, c'est de faire comme s'il n'y en avait pas. Vendredi, en tout cas, c'était la tactique adoptée au sommet de l'Etat pour commenter le sulfureux discours de politique générale prononcé la veille par Arnaud Montebourg. Alors qu'Elysée et Matignon ont répété aux députés frondeurs depuis des semaines qu'il n'y avait rien à négocier dans le «pacte de responsabilité», voilà que le ministre de l'Economie a déclaré vouloir en chambouler les grands équilibres. Au lieu de consacrer 80% des 50 milliards d'économie à la seule politique de baisse de charges des entreprises, Montebourg a proposé un new deal : un tiers pour les entreprises, un autre pour la baisse des déficits, et un troisième pour les ménages. En clair, un vrai changement de pied.

Déni. Mais à l'Elysée et à Matignon, on fait comme si on n'avait rien entendu de nature à remettre en cause la ligne officielle. «On n'a pas compris ce discours comme une réorientation du pacte de responsabilité» , dit-on à l'Elysée. Ah bon ? «C'était un discours en totale cohérence avec la politique du gouvernement», renchérit de son côté Matignon. Re-ah bon ? «C'était parfaitement gouvernementalo-compatible» , poursuit un ministre. Aussi étrange que cela puisse paraître, ni Matignon ni l'Elysée n'ont été mis dans la confidence de la règle des trois tiers du ministre. Ce déni de réalité fait so