Menu
Libération
Les chemins de la liberté (3)

Roselyne Bachelot, l’affranchie

Article réservé aux abonnés
De l’institution Sainte-Agnès à Direct8, le sacerdoce de l’ex-ministre fut d’être digne de son émancipation. Faisant fi du correct, Roselyne Bachelot trace sa route.
Roselyne Bachelot, dans son appartement de la rue de Vaugirard, à Paris, le 30 juin. (Photo Audoin Desforges)
publié le 14 juillet 2014 à 18h06

Les deux femmes sont assoupies côte à côte sur un canapé, la tête de l'une reposant sur celle de l'autre, leurs doigts entrelacés, dans l'intimité d'un salon où brûle un feu de cheminée. Explicite mais pudique. Sur ce cliché en noir et blanc, exposé début juin place de la République à Paris, on reconnaissait sans mal Roselyne Bachelot et sa complice sur D8, la journaliste Audrey Pulvar, «couple imaginaire», parmi d'autres, créé par le photographe Olivier Ciappa pour populariser le mariage pour tous. «Quand Ciappa m'a sollicitée, j'étais enthousiaste !» se souvient celle qui fut ministre de Chirac puis de Sarkozy. Parce que l'idée servait une conviction qu'au moment du Pacs elle avait su défendre, seule contre son camp, à la tribune de l'Assemblée nationale. Et puis Roselyne Bachelot déteste qu'on la mette dans une case. «Les femmes ont plus de mal que les hommes à conquérir leur liberté, juge-t-elle. Madame de Staël disait : "On a desserré le collier du servage mais nous en portons la marque autour du cou." Cette trace, toute ma vie, j'ai essayé de l'effacer.»

Maintenant qu'elle a quitté la politique, qu'elle est passée de l'autre côté du miroir, Roselyne Bachelot, 68 ans, s'autorise de nouvelles transgressions. Dans le Grand 8, le talk-show de D8 qu'elle coanime depuis deux saisons avec Audrey Pulvar et Laurence Ferrari, elle ne rate pas l'occasion d'une plaisanterie ou d'une pitrerie. Portées par cette vétérane du pouvoir aux accents de d