Aller plus vite. Si la politique est l'art de gérer le temps, quel est le sens de l'accélération décrétée hier par François Hollande et jusqu'ici créditée par les Français à son Premier ministre ? S'il a nommé Manuel Valls à Matignon, c'est parce qu'il met «de l'efficacité, de l'organisation et de la rapidité», a-t-il reconnu. Façon de souligner en creux les manques du gouvernement Ayrault et de tenter de récupérer une part de la popularité de son Premier ministre, deux fois plus importante que la sienne. Pour ne pas se retrouver dans le rôle de l'«hypoprésident» face à un «hyperpremier ministre», François Hollande a rappelé que c'est lui qui tient le levier de vitesse.
Incomplétude. Après l'affirmation pro-entreprises du 14 janvier, dénoncée sur sa gauche comme sociale-libérale, il a donc décidé d'accélérer, mais pas trop quand même : «Vous connaissez les exemples de ceux qui veulent tout précipiter et ne font rien», a-t-il lancé à l'adresse de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Aller plus vite mais pour aller où ? C'est là que la réponse hollandaise pèche par son incomplétude politique. S'il se battra «chaque minute», et jusqu'à «la dernière de son quinquennat», c'est pour que «les Français vivent mieux». Et cela veut dire pour lui «moins de chômage», «plus de pouvoir d'achat». Et donc «moins d'impôts» pour les entreprises - afin qu'elles gagnent en compétitivité inv