Jean-Pierre Guis, l'ex-président de l'association Anticor, a été destitué le 7 juin pour perte de confiance. Il a été remplacé par Séverine Tessier, fondatrice et porte-parole de l'association. Mais l'ancien conseiller PS du XIIe arrondissement de Paris ne digère pas les conditions qui ont amené à son départ. Et décrit une association en pleine crise de gouvernance.
Vous dites qu’Anticor est à la dérive. Pour quelles raisons ?
Il faut bien distinguer l’association et ceux qui la dirigent. L’association va bien. Elle a acquis une visibilité. Plus de 500 candidats aux municipales ont signé sa charte, et plus de 40 sont aujourd’hui maires. Ce qui est pathétique, c’est que la trentaine de dirigeants va mal. Les conflits sont de plus en plus compliqués et des désaccords stratégiques ont divisé le bureau, puis le conseil d’administration. C’est uniquement là que ça se passe. Beaucoup d’adhérents, de responsables de groupes locaux, disent qu’ils ont l’impression qu’Anticor est devenu un parti politique. Les manipulations, les magouilles et les alliances discrètes ont pris le pas sur le reste.
D’où vient cette crise ?
Les choses se sont envenimées progressivement. Lors d'un colloque à Aix-en-Provence, en septembre, Séverine Tessier [la nouvelle présidente, ndlr] a amené Etienne Chouard à la tribune. C'est le responsable d'un petit groupe politique qui milite pour le tirage au sort dans notre démocratie. Or, l'association Anticor veut promouvoir la démocratie représentative. Ça pose donc un problème. Tout le monde a le droit d'être chouardien et de cr