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portrait

Jérôme Lavrilleux. Fini d’écoper

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Député européen, l’homme de l’ombre de Copé s’est exposé pour protéger son chef, tout en accélérant son émancipation.
Jérôme Lavrilleux, à Paris le 4 juillet. (Photo Bruno Charoy pour Libération)
publié le 15 juillet 2014 à 18h06

D’abord la fiche d’identité. Jérôme Lavrilleux fut le principal lieutenant de Copé et l’un des organisateurs de la campagne 2012 de Sarkozy. Il vient de reconnaître le système de double facturation mis en place avec Bygmalion. Il prétend que Copé et Sarkozy ne savaient rien de ces problèmes d’intendance et nie tout enrichissement personnel. Longtemps dans l’ombre, Lavrilleux vient d’être élu député européen et n’envisage pas une seconde de démissionner.

T riple fond. Voici pour le factuel qui ne va pas nous mener loin. Maintenant, on va essayer de raconter une histoire à triple fond. 1) Un dévoué se sacrifie pour son seigneur et maître, au risque de devenir membre associé de la corporation des exécrés. 2) Un homme de coulisses s'émancipe et découvre les lumières artificielles de la notoriété, de celles qui blessent l'œil autant qu'elles font le teint radieux. 3) Gepetto se réincarne en Pinocchio, le marionnettiste se regarde devenir sa propre dupe, tout en moquant cette aliénation espérée.

Précautions. Il y a trois écueils sur lequel devrait bientôt se fracasser cette tentative d'élucidation d'un itinéraire. 1) Hurler avec les loups de la gauche morale au dévoiement du serre-flanc de la horde UMP. 2) Céder à un goût immodéré pour les héros négatifs, les tombés de haut, les base jumpers en capilotade d'après roche Tarpé