Les députés ont retrouvé leurs crayons de couleur. Alors que l'Assemblée nationale a entamé mardi soir l'examen du premier projet de loi de la réforme territoriale, les élus socialistes ont dessiné dans la matinée une nouvelle carte, sensiblement différente de celle présentée par le gouvernement. «L'exécutif a eu peur que tout explose, il a préféré lâcher du lest. Et on s'est accordé sur les régions à problème», raconte un député présent à la réunion du groupe PS. Adoptée à une large majorité - 72 voix pour, 21 contre -, la nouvelle carte fera l'objet d'un amendement porté par les élus qui a donc de grandes chances d'être adopté.
Elle ne compte plus 14, mais 13 régions. Et répond aux attentes exprimées, parfois bruyamment, ces dernières semaines par les élus poitevins, picards ou ardennais jaloux de leur pré carré. La région Poitou-Charentes rejoint le Limousin et l'Aquitaine dans un très grand ensemble Sud-Ouest. Et le mariage entre la Champagne-Ardenne et la Picardie n'aura finalement pas lieu. La première va rallier l'Alsace-Lorraine, la seconde rejoignant sa cousine du Nord-Pas-de-Calais. Les élus PS du Nord n'étaient pourtant pas franchement emballés par un tel attelage, taillé selon eux sur mesure pour Marine Le Pen. Mais «l'argument n'a pas tenu, se félicite Yves Rome. Parfois, il faut savoir faire du bruit». Le sénateur et président du conseil général de l'Oise avait d'ailleurs lancé une consultation auprès de ses administrés. «Sur les 1