Cécile Duflot est redevenue simple députée. Et ça lui plaît. «Elle suit les questions budgétaires avec beaucoup d'attention et s'est éclatée sur la réforme pénale», raconte un de ses soutiens. Le 17 juin, sur RMC, l'ex-ministre se disait «complètement dans la majorité». Pas l'actuelle, sur laquelle Manuel Valls s'appuie. Mais celle sortie des urnes en 2012 sur la base des engagements que Hollande a, selon Duflot, abandonnés en cours de route.
«Elle va bientôt finir sa phase "j'observe et je rigole", et va préparer sa phase "je construis autre chose"», analyse un cadre du PS. En clair, Cécile Duflot cherche à réveiller les députés critiques de la politique gouvernementale pour les rassembler dans une majorité capable de réorienter la politique économique de l'exécutif. «Elle terrorise Jean-Marie Le Guen [le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, ndlr]. Dès qu'elle arrive, il rapplique dans les deux minutes», rit un député PS. Preuve de sa nouvelle liberté et de son poids politique. En juin, dans les couloirs de l'Assemblée, elle confiait appliquer la «technique du chien de troupeau» : «Faire le tour encore et encore jusqu'à emmener tout le monde.» Mais le choix des députés PS frondeurs de voter en faveur du projet de loi de finances rectificatif, alors qu'elle s'est abstenue, révèle la limite de l'exercice. «Son truc ne marchera que si l'aile gauche du PS décroche», prévient Jean-Vincent Placé.