Costume repassé, lunettes noires à monture lisse, sourire urbain, Christophe Léonard a l'apparence du gendre idéal. C'est pourtant le seul jusqu'au-boutiste des députés frondeurs socialistes. Pas la grande gueule que l'on voit partout dans les médias, non. Méconnu du grand public, le député de la 2e circonscription des Ardennes, celle de Charleville-Givet, maîtrise mal sa com. Pourtant, il affirme qu'«au sein du groupe PS, tout le monde sait qui il est». Dernièrement, il a beaucoup montré sa tête sur les sites d'info. L'élu s'est abstenu sur le vote du budget rectificatif de 2014, alors que ses collègues socialistes se sont tous rangés. Courageux. «Comme le sanglier, l'emblème des Ardennes, je ne recule pas», dit-il. Ses motivations ? «Le projet de budget propose un transfert massif d'argent des ménages vers les entreprises. Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) devrait reposer sur un mécanisme de contreparties.» A la fin de la séance parlementaire, une journaliste de LCP lui apprend qu'il s'est distingué de la masse. Christophe Léonard est surpris, il n'a pas visé le geste stratégique. Dans sa circonscription, on le félicite. «La politique, c'est comme en amour, les actes priment sur les promesses», lui envoie une voisine par SMS.
En matière de vote contestataire, le primo-député de 43 ans n'en est pourtant pas à son coup d'essai. Il s'est aussi opposé à la ratification du pacte budgétaire européen (TSCG), à