Cécile Duflot l'avait brandi comme une menace. Jean-Vincent Placé espérait l'en dissuader. En refusant la proposition du Premier ministre de prendre la tête d'un grand ministère de l'Ecologie, la première a mis le second devant le fait accompli. «Il a fait l'erreur de dealer avec Valls quelque chose qui la concernait», analyse un pilier de la majorité. Les ex-complices évoluent désormais sur des lignes politiques distinctes : «réalo-gestionnaire» pour Placé et construction d'une alternative à gauche pour Duflot.
En plaidant pour un maintien au gouvernement, Placé est apparu comme un soutien de l'exécutif. Il s'en défend, mais reste persuadé que l'écologie n'est pas assez implantée dans les consciences. Lâcher en cours de route les quelques responsabilités arrachées après d'âpres négociations avec l'allié PS est pour lui une fuite en avant. «Réforme territoriale, budget, transition énergétique, ces textes ne sont pas bons, tranche-t-il. Mais sortir du gouvernement est une inflexion stratégique peu utile qui a soldé notre bon score aux municipales. En quittant les institutions, nous nous sommes affaiblis.» Le sénateur assure que les récentes réunions avec l'exécutif ont montré la perte d'influence d'EE-LV. Un peu facile, réplique l'entourage de Duflot. «Après avoir cogné comme un fou sur Hollande et Ayrault pendant deux ans, Placé rejoint Valls, raille un proche de l'ex-ministre.Comment a-t-il pu défoncer le budget en décembre et