Menu
Libération
Interview

Les propos de Philippot sont «faux et déplacés»

Article réservé aux abonnés
Vél d’Hiv . Le sociologue Michel Wieviorka réagit au discours du vice-président du FN sur la collaboration.
publié le 21 juillet 2014 à 20h16

Au lendemain du discours prononcé dimanche par Manuel Valls lors d'une cérémonie en mémoire de la rafle du Vél d'Hiv, Florian Philippot, vice-président du Front national, a accusé le gouvernement d'«entretenir la haine de la France» - en référence à la reconnaissance de l'implication de l'Etat français dans la rafle et le génocide. Pour le bras droit de Marine Le Pen, la France n'a pas été «complice» mais «victime» de l'occupant nazi. Des propos qui ont choqué le sociologue Michel Wieviorka, spécialiste du FN.

Que vous inspirent les propos de Philippot ?

Tout cela est stupéfiant. Qu’un homme qui n’est pas historien se permette de donner des leçons d’histoire me surprend. D’autant plus quand cette même personne est le vice-président d’un parti dont la présidente ose participer à un bal avec des Autrichiens néonazis. Aucun historien ne peut adhérer à de tels propos. Ce serait oublier paradoxalement ce qu’était le pétainisme et les ambiguïtés de Mitterrand concernant Vichy. C’est confus et médiocre.

Pourquoi confus ?

Dire que Mitterrand et ses prédécesseurs ont refusé la repentance, ce n'est pas clair. Quand il dit «la France, c'était à Londres», il en appelle à de Gaulle. Ce qui est cocasse quand on repense à la naissance du FN. D'autre part, il fait référence à Mitterrand lorsqu'il dit refuser «l'entretien de la haine de la France» : il ne faut pas oublie