C'est un exercice d'un nouveau genre pour un président de la Ve République. A la fois moins formel que la traditionnelle conférence de presse, mais plus officiel que le simple déjeuner, off forcément off, organisé à l'Elysée avec quelques journalistes triés sur le volet. On est là dans un parfait entre-deux, assez inédit. Hier soir, à la Maison des polytechniciens à Paris, l'association de la presse présidentielle avait invité François Hollande à dîner et venir échanger avec 80 journalistes. Le chef de l'Etat, qui aime ce genre de gymnastique intello-culinaire, avait déjà répondu présent l'année dernière. Il avait promis de renouveler l'expérience. Journaliste au Figaro et président de l'association, Alain Barluet a donc introduit le dîner avec son impeccable ironie : «Dire qu'il y a des gens dans ce pays qui disent que vous ne tenez pas vos promesses». L'an dernier, le chef de l'Etat avait joué sur le mode de la confidence et d'une certaine légèreté complice. Cette fois, changement de décor. Et de ton. La première phrase de Hollande donnera le la des deux heures de questions-réponses : «Nous sommes dans un moment extrêmement lourd.»
Le chef de l'Etat évoque d'abord la crise ukrainienne. «Nul doute que la pression sera forte sur Poutine», dit-il. Pour la première fois, Hollande laisse entendre que si l'Union européenne doit hausser son niveau de sanction vis-à-vis de la Russie, alors la France sera peut être contrainte d