La réforme est historique. La copie bourrée de ratures. Le projet de loi abaissant à 13 - contre 22 - le nombre de régions, présenté par Manuel Valls comme «la mère des batailles», a connu un parcours chaotique, de ses corrections à répétition à son débat parlementaire. Une discussion que l'Assemblée a voulu limiter à une trentaine d'heures, la semaine dernière, et qui s'est achevée après une nuit blanche, en pleines vacances estivales. Les députés doivent adopter l'ensemble du texte ce mercredi.
Pourquoi tant de cartes ?
Il aura fallu deux brouillons avant la bonne version. Début juin, François Hollande échafaude son plan de l'Hexagone en 14 régions : la Champagne-Ardenne rejoint la Picardie, l'Alsace, la Lorraine. Limousin, Centre et Poitou-Charentes sont regroupés. Les Pays de la Loire et la Bretagne ne feront qu'un. Mais le lundi 2 juin, patatras, le ministre de la Défense et lobbyiste breton en chef, Jean-Yves Le Drian, exige que les contours de son fief restent en l'état. «Travail bâclé», «improvisation», hurle l'opposition qui y voit la main des «barons socialistes». «Imaginez Merkel, depuis Berlin, découpant la Bavière !» s'étrangle l'UMP Marc Le Fur.
Deuxième accroc en Commission des lois : les députés ne s'accordent sur presque rien. Sauf sur un point : le Limousin doit épouser l'Aquitaine. Puis le 15 juillet, à la veille du début du débat à l'Assemblée, une carte est étalée sur la table du grou