C'est un petit commando au profil sérieux, «une petite entreprise artisanale» qui«écrit sa propre feuille de route toutes les semaines». Ils sont six salariés, trentenaires très réactifs à l'actualité et soudés autour de Daniel Lebègue, ancien haut fonctionnaire et ex-patron de la Caisse des dépôts, qui se sent «un homme libre» comme il ne l'a jamais été. Ensemble, ils font vivre la section française de Transparency International, ONG qui lutte dans 92 pays contre la corruption, et sont convaincus, comme l'explique Daniel Lebègue, que «la transparence est un levier puissant d'évolution des comportements publics». Et cela leur donne du carburant.
L'ONG vient d'être agréée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, créée après l'affaire Cahuzac. Cela veut dire qu'après la publication des déclarations d'intérêts des parlementaires, ce jeudi (lire page 2), n'importe quel citoyen pourra saisir l'association et, par son intermédiaire, signaler à la Haute Autorité qu'il soupçonne un conflit d'intérêt d'un élu, ou qu'il relève un manquement à ses déclarations. C'est un nouveau rôle pour Transparency International, voire une sorte de consécration. «Et l'assurance qu'on n'enterrera pas les affaires», souligne surtout Myriam Savy, permanente de l'ONG. «On est en plein dedans», confirme Julien Coll, le délégué général, qui peine à évaluer l'impact de cette nouvelle disposition. Faut-il s'attendre à un défe