Benoît Hamon peut partir en vacances l’esprit tranquille. Bien sûr, la rentrée sera chaude. Bien sûr, la droite ne lâchera pas sa proie des rythmes scolaires. Mais l’ex-porte-parole du PS peut souffler. Alors que Matignon est sur le point d’envoyer ses lettres plafonds (en clair l’enveloppe dévolue à chaque ministère), le ministre de l’Education nationale a sauvé l’essentiel : ses 60 000 postes et son budget. A l’aune des 50 milliards d’économies dans la dépense publique, ce n’était pas gagné d’avance. Avec ses presque 70 milliards d’euros de budget (dont 90% concernent la masse salariale), le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur - de loin le premier budget de l’Etat - fait aujourd’hui figure de grand privilégié. Retour sur un bras de fer de plusieurs mois avec Bercy et Matignon.
Le film commence en février. François Hollande vient d'installer son Conseil stratégique de la dépense publique. Son but ? Trouver 50 milliards d'économies à faire sur trois ans. Chaque ministre est appelé à venir présenter son programme de réduction des dépenses. Et, très vite, l'idée de reporter une partie des 45 000 postes qui restent à créer fait surface. A l'époque, Vincent Peillon ne prend pas la menace très au sérieux. Pour lui, le coût politique d'un tel renoncement présidentiel serait bien trop important. «Surtout qu'il y a d'autres moyens de faire des économies de façon moins voyante», confiait-il à son entourage. Sauf que l'idée suit son cours.