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Libération

Cohn-Bendit, la fatigue du Sisyphe européen

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Daniel Cohn-Bendit en mars 2010. (Photo Sebastien Calvet)
publié le 25 juillet 2014 à 19h06

C'était l'été de la victoire et il annonçait déjà sa sortie. En août 2009, «Dany» Cohn-Bendit, immortalisé à la une de Libé dans son hamac, échafaudait sa stratégie pour «changer la gauche» après le carton d'EE-LV aux européennes (16,28%). Ne prisant guère les intrigues inhérentes à la vie des partis, l'ex-figure de Mai 68 se posait en «animateur» rétif à piloter l'ovni politique qu'il avait créé.

Sa femme lui avait signifié qu'elle ne supporterait plus d'autre campagne. «Je continue à faire de la politique mais je ne serai plus candidat à rien. A la fin de mon mandat européen, je ferai une grosse fête. Après, place aux jeunes !» La fête, il l'a faite après son discours d'adieu à Strasbourg, le 16 avril, à 68 ans, applaudi par son vieil ennemi Barroso. Sa retraite, il l'a prise, contrairement à de nombreux baby-boomers, même si elle a été progressive, nourrie de désillusions et de rancœurs face à l'échec d'EE-LV revenu, selon lui, aux errances des Verts sous la houlette du duo Placé-Duflot. «Nos succès institutionnels ne sont pas accompagnés d'une dynamique citoyenne. Notre image est devenue détestable. Nous avons échoué là où on voulait redonner espoir : en faisant de la politique autrement. Nous incarnons souvent l'insoutenable légèreté de l'arrivisme», dénonçait-t-il en 2012. Non sans avoir décrit Duflot en «chef de clan» qui «peine à avoir des idées». De quoi alimenter ses détracteurs, qui dépeignent «Dany