Son image a resurgi mercredi, capturée par les chaînes d'info avides de visages connus. Dominique Voynet, désormais inspectrice générale des affaires sociales, était dans les rangs de la manifestation propalestinienne à Paris. Elle y a retrouvé Pascal Durand, ex-numéro 1 des Verts comme elle. «Et ta nouvelle vie ?» a-t-il demandé. Elle lui a répondu «je ne regrette rien» et il l'a crue. «Elle en avait vraiment marre. Elle avait commencé la politique très jeune et s'en est pris plein la gueule. A un moment…»
Ce moment est arrivé pour elle le 25 novembre 2013. Un électrochoc. Voynet renvoie la politique dans les cordes au moment où son camp - la gauche, l'écologie et le féminisme - est au pouvoir et en crise. Ce jour-là, elle appelle Libé en milieu d'après-midi. Au téléphone, c'est la même voix au débit saccadé et impatient. Celle de la jeune médecin anesthésiste du Jura qui sortit les Verts du «ni droite ni gauche» en mettant en minorité «Moumoute», alias Antoine Waechter. Celle de la première ministre verte de l'Ecologie, qui avait balancé, lors du débarquement des galettes de fioul de l'Erika sur les côtes, que cette mini marée noire n'était pas une «catastrophe écologique». Celle qui n'hésitait pas à s'engueuler avec un Jospin trop rigide sur les sans-papiers. Séduisait ou écartait ses camarades. Celle qui fut par deux fois vaillante et inaudible candidate écologiste à la présidentielle, avant d'être élue première maire