L'humain d'abord : son slogan politique d'hier, sa propre limite aujourd'hui. Jean-Luc Mélenchon, cet infatigable pourfendeur de l'austérité solférinienne et des trahisons hollandaises, a cette fois besoin de souffler. Le député européen, 62 ans, se dit éreinté par cinq ans d'un combat quasi permanent. Et lassé de concentrer les critiques, souvent virulentes, sur sa personne, qui l'est tout autant. «A un moment, il faut s'arrêter de courir. Parce que si on court tout le temps, on va finir par se mettre dans le vide», a-t-il confié cette semaine au site Hexagones. Un entretien dans lequel il fait part de son vital «besoin de dormir, de ne rien faire, de bayer aux corneilles».
Ce coup de blues du porte-drapeau de la gauche «de gauche» remonte aux dernières européennes, où le Front de gauche n'a récolté que 6,33% des voix.«Il croyait vraiment qu'on serait au-dessus des 10%. Il fonctionne au moral. Alors forcément, les résultats ne l'ont pas rendu super gaillard», explique un responsable du PCF. Aux bords des larmes lors de sa conférence de presse à l'issue du scrutin, l'ex-socialiste avait paru sonné, cherchant des mots à poser sur l'ampleur du score du FN et celui, si faible, des siens.
Estrade. Depuis, Mélenchon s'était fait discret. Il avait bien honoré l'invitation à débattre lancée par les écologistes à tous les dirigeants du Front de gauche en juin. Mais avait continué de