Sur le pont. En ce mois de juillet chargé sur le front international - en Ukraine et à Gaza - et national - avec 54 morts français dans le crash du vol AH 5017 d’Air Algérie au Mali et des débordements antisémites en marge de rassemblements propalestiniens -, rien ne serait pire pour François Hollande, toujours si impopulaire, que d’apparaître spectateur de cette actualité brûlante. A fortiori si des dizaines de Français y ont trouvé la mort.
Le trauma de son premier été présidentiel, où il avait été jugé aux abonnés absents alors que la crise s’intensifiait en Syrie, a servi de leçon. Et cette fois, circonstances dramatiques obligent, la droite a la décence de ne pas crier à l’opération de récupération compatissante.
Informé du crash jeudi vers 11 heures, le chef de l'Etat n'a, depuis, pas quitté la première ligne. Il a immédiatement reporté, puis annulé, sa tournée dans l'océan Indien. Précisant qu'il «resterai[t] à Paris tout le temps nécessaire», il a multiplié les communiqués et les réunions de crise avec les ministres concernés (Affaires étrangères, Défense, Intérieur et Transports). Le Président s'est ensuite chargé de mettre des mots sur l'émotion et la solidarité nationales depuis le perron de l'Elysée. Et c'est encore lui qui a annoncé, à 3 heures du matin, que l'épave de l'appareil reliant Ouagadougou à Alger avait été localisée dans le nord du Mali, grâce à un drone de l'armée française.
Samedi après-midi, François Hollande a reçu, pendant près de trois heu