Lundi, la justice a prononcé trois peines de prison ferme à l’encontre de personnes impliquées dans les débordements survenus samedi à Paris, place de la République, en marge d’une manifestation propalestinienne. Les comparutions se poursuivaient mardi. Sévères ? Pas assez ? Ces peines suscitent un débat dans le monde judiciaire. En réalité, elles sont surtout le produit d’une justice rendue dans l’urgence à l’encontre d’individus qui ne forment pas le dur des fauteurs de troubles. D’où des dossiers d’accusation parfois fragiles.
Qui a été renvoyé devant les juges ?
A l'évidence, la police parisienne n'a pas mis le grappin sur les casseurs les plus virulents, que ce soit pour les violences commises le 19 juillet à Barbès ou le 26 juillet à République. Pour Barbès, 19 interpellations ont eu lieu. A République, il y en a eu 65. A chaque fois, la moitié des gardés à vue ont été relâchés sans poursuites. Il faut dire qu'à Barbès, Libération a assisté à l'évaporation dans la nature de plusieurs personnes ayant passé des heures à caillasser la police. En fin de journée, ceux-ci se sont évanouis sans être inquiétés, en voiture ou par le métro. Même constat le 26 à République… Dominique Cochain, avocate historique d'associations propalestiniennes et chargée d'assister certains prévenus, témoigne : «On s'attache à juger les mauvaises personnes, d'où des éléments à charge très flottants. Par exemple, les dossiers d'accusation comportent de nombreuses photos de foule. Mai