Changement d'humeur à la tête de l'exécutif ou partage des rôles ? Après Hollande l'optimiste du 14 juillet, Valls le pessimiste a annoncé vendredi un automne de plomb. A la sortie d'un séminaire «bilan et perspectives» de l'action gouvernementale avant la pause estivale de quinze jours accordée aux ministres, le chef du gouvernement a ainsi prévenu que la rentrée allait «être difficile en matière de conjoncture économique». Non sans avoir auparavant promis que «le volontarisme» de son équipe serait «plus encore pour les semaines et les mois à venir» à la hauteur de la noirceur de la situation.
Spectre. Au cas où le message ne serait pas suffisamment alarmant, Manuel Valls a enfoncé le clou en jugeant que «le risque de déflation est réel», car «au niveau européen, la croissance et l'inflation sont en retrait par rapport à ce que nous pouvions attendre». En clair, cela risque d'aller encore plus mal. Jeudi, l'institut européen de statistiques Eurostat a annoncé que, sur une période de douze mois, l'inflation avait atteint en juillet 0,4%, son plus faible rythme depuis quatre ans et demi dans la zone euro. D'où le spectre de la déflation : cette baisse généralisée et durable des prix conduit les consommateurs à reporter leurs achats. Pour s'adapter, les entreprises produisent moins, baissent encore plus leurs prix, puis réduisent les salaires ou licencient. Vendredi, le Premier ministre a dénoncé