Ici, c'est la gratuité de la cantine pour les ménages les plus pauvres qui saute. Là, des heures de garderie sont refusées aux enfants de parents chômeurs. Là encore, on coupe les subventions aux centres sociaux des quartiers les plus défavorisés. Les maires du Front national élus en mars se sont voulus discrets pendant leurs premiers mois de mandat, veillant à ne pas commettre d'impair, même si l'œuvre d'art-fontaine repeinte en bleu à Hayange (lire ci-contre) ou le drapeau européen retiré du fronton de la mairie de Fréjus ont été très commentés.
Lors de leurs quatre ou cinq premiers conseils municipaux, ces élus FN ont néanmoins pris des décisions qui égratignent sérieusement les politiques d'aide aux plus pauvres. Sous couvert de redresser les finances de villes souvent très endettées ou de tenir leur promesse de campagne de ne pas augmenter les impôts, ils fragilisent l'accompagnement social réalisé par les associations ou les services municipaux eux-mêmes. En ces temps de disette budgétaire, ils ne sont certes pas les seuls à tailler dans ces politiques bénéficiant aux précaires. «On fait une fixation sur nos villes, mais ça se passe ainsi dans bien d'autres communes et vous n'en parlez pas», rétorque Franck Briffaut, le maire FN de Villers-Cotterêts (Aisne). A Fréjus (Var), trois centres sociaux ont vu leurs subventions fondre jusqu'à 67%. La structure la plus touchée se trouve à la Gabelle, quartier qui concentre les difficultés et où vit une importan