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Après la grève générale, la mobilisation générale

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Syndicats . Cédant au patriotisme de sa base, la CGT doit rallier, aujourd’hui, l’Union sacrée de Poincaré.
publié le 3 août 2014 à 18h06

Ils voulaient faire la «guerre à la guerre». Les voilà prêts à prendre les armes. Dans le camp des pacifistes de tout poil, dont Jean Jaurès était le porte-voix, le patriotisme est en train de l'emporter. Y compris dans les rangs des syndicalistes révolutionnaires, ou plutôt à leur base. L'assassinat, le 31 juillet, du député du Tarn qui a œuvré jusqu'au bout au rassemblement des forces de la paix - des pacifistes bourgeois des ligues (des droits de l'homme, de l'enseignement) aux anarcho-syndicalistes en passant par les socialistes - l'appel à la mobilisation générale du 1er août et la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France ont révélé l'ardeur nationale des ouvriers. Tout en mettant en porte-à-faux les dirigeants de la Confédération générale du travail (CGT).

«Cœur meurtri». De la grève générale contre la guerre à la mobilisation générale face à l'ennemi : d'aucuns y verront une volte-face, d'autres une adaptation aux circonstances sinistres auxquelles notre pays est acculé. «Les événements nous ont submergés»,reconnaît la Confédération le 1er août «C'est aussi, nous devons le dire à ce moment suprême, que le prolétariat n'a pas suffisamment compris tout ce qu'il fallait d'efforts continus pour préserver l'humanité des horreurs de la guerre». La grève mondiale comme arme contre le capitalisme guerrier n'aura pas lieu, la faute aux travailleurs qui, malgré les harangues de leurs d