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Portrait

Les traits d’Union de Poincaré

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Le discours du Président, lu à l’Assemblée aujourd’hui, consacre l’adhésion de tous à la guerre.
publié le 3 août 2014 à 18h26

Bien qu'avocat, Raymond Poincaré n'est pas un tribun. Académicien, c'est un écrivain besogneux. Mais l'heure n'est pas à la polémique. Ni à la critique de ce président de la République un peu terne, écrasé par l'aura et la personnalité chatoyante du président du Conseil, René Viviani. Comme le veut la Constitution, c'est ce dernier qui lira aujourd'hui le message du Président devant les parlementaires. Le discours, court pour un écrit présidentiel, a été rédigé dans l'urgence. Libération, à la faveur de la fièvre qui régnait hier à l'Elysée, a pu s'en procurer un extrait : «Dans la guerre qui s'engage, la France […] sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'Union sacrée, et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique.»

Drapeaux. Nul doute que les députés se lèveront comme un seul homme aux mots «Union sacrée», qui vont résonner vers 15 heures dans l'hémicycle du Palais-Bourbon. La même scène se répétera un peu plus tard au Sénat. Ensuite, les parlementaires, dont plus de la moitié sont appelés sous les drapeaux, iront rejoindre leurs casernes. Certains députés, y compris des socialistes, ont annoncé hier qu'ils se rendraient en uniforme à la Chambre, contrairement au règlement.

Le président Poincaré, qu'on pourrait qualifier de centriste si ce mot existait en politique, parie sur le sens du devoir de