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Libération
Récit

Vieil-Armand, un sommet franco-allemand

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François Hollande et son homologue Joachim Gauck ont posé dimanche la première pierre de l’historial du Hartmannswillerkopf où, durant la Grande Guerre, 25 000 soldats des deux pays périrent.
Au Vieil-Armand, dimanche. (Photo Laurent Troude)
publié le 3 août 2014 à 19h46

Les poilus l’avaient surnommé «le Mangeur d’homme», «la Montagne de la mort». Et des morts, il y en a eu. Vingt-cinq mille, Allemands et Français confondus. A la fin de la guerre, il fut rebaptisé le Vieil-Armand (traduction de Hartmannswillerkopf, HWK).

Ce mont surplombé d'un éperon rocheux qui culmine à 956 mètres a été le lieu de combats acharnés pour contrôler son sommet dominant toute la plaine d'Alsace il y a cent ans. Et d'une longue accolade dimanche entre François Hollande et Joachim Gauck. Dans la crypte du monument conservant notamment les restes de 386 soldats non identifiés, les présidents français et allemand se sont tenus debout, l'un prenant l'autre dans ses bras et posant sa tête sur son épaule. «C'est la première fois qu'un président de la République fédérale d'Allemagne vient ici, là où il y a cent ans la guerre faisait ses premières victimes», a déclaré Hollande. Qui s'est attaché à brandir ce symbole de réconciliation comme un exemple. «A ceux qui désespèrent du processus de paix au Proche-Orient, quel plus beau message pouvons nous délivrer que celui d'aujourd'hui. L'histoire de la France et de l'Allemagne démontre […] que des peuples qui ont été regardés comme des ennemis héréditaires peuvent en quelques années se réconcilier», a-t-il indiqué après avoir une nouvelle fois appelé «à un cessez-le-feu à Gaza». Hollande et Gauck ont ensuite posé la première pierre du premier musée binational de la Grande Guerre.