Le souvenir est si frais qu'elle le raconte au présent. Ce soir de résultats aux européennes, les têtes de liste écologistes montées à Paris se répartissent les plateaux de télévision et de radio. Pour elle, une tranche de soirée électorale sur LCI avant d'enchaîner sur France Info. Entourée de vieux briscards rodés au débat, elle ne peut pas en placer une. Le présentateur lui donne enfin la parole, pour la couper aussitôt afin de retransmettre le discours de Marine Le Pen. Pendant l'intervention de la grande gagnante des européennes, on fait passer un mot à Sandrine Bélier… lui annonçant qu'elle est battue. La voilà séchée, condamnée à «faire la potiche à la télé», spectatrice muette du triomphe du FN. Ce 25 mai, l'eurodéputée Europe Ecologie-les Verts est balayée. Avec 6,41% des voix, sa liste n'obtient même pas un siège dans le Grand Est. Les écologistes ne songeaient certes plus à rééditer leur score historique de 2009 (16,28% en France). De là à imaginer une telle claque… Au même moment, le FN se rêve en «premier parti de France». Chef de file à l'Est, Florian Philippot (28,98%) emmène à Strasbourg trois de ses colistiers. Loin devant l'UMP (22,72% et trois élus) et le PS, qui ne décroche qu'un élu et voit éliminée sa numéro 2, Catherine Trautmann, figure du Parlement européen.
Rouages. Les jours qui suivent sa défaite, Sandrine Bélier croule sous les messages éplorés postés sur Facebook et Twitter. Des «merci p