C'est le pompon. Même les radicaux de gauche, alliés d'ordinaire dociles des socialistes, menacent désormais de la jouer en solo (lire aussi page 12). L'avertissement, réitéré mercredi par Jean-Michel Baylet, le président du Parti radical de gauche (PRG), d'une sortie des trois ministres radicaux du gouvernement a certes peu de chance d'être suivie d'effet. Mais sa seule expression en dit long sur l'état d'une majorité brinquebalante.
Le groupe socialiste compte toujours 290 sièges à l’Assemblée nationale, soit un de plus que la majorité absolue. Mais une grosse trentaine d’entre eux, ceux que l’on appelle les «frondeurs», refuse de suivre benoîtement l’exécutif, et continue de réclamer un rééquilibrage du pacte de responsabilité au profit des ménages. Leur abstention lors des votes du programme de stabilité et des collectifs budgétaires est inédite. Et révèle la fracture qui existe entre François Hollande et une partie des siens. Même Martine Aubry, la maire de Lille, silencieuse jusque-là, a puisé dans la fusion du Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie un motif pour dire tout le mal qu’elle pense de la gouvernance de son ex-rival de la primaire.
Les députés du Front de gauche se sont éloignés de la majorité depuis belle lurette, tandis que le groupe écolo apparaît divisé depuis que Cécile Duflot et Pascal Canfin ont claqué la porte au nez de Manuel Valls lors du remaniement post-municipales.
Les lois de finances qui se profilent d'ici à 2017 vont chacune transcrire le