Arc-en-ciel ou trompe-l’œil ? Avec la présentation, le 29 juillet, du projet de loi sur la transition énergétique, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a enfin lancé le grand chantier du quinquennat de son ex-compagnon de président. L’édifice à bâtir est colossal. Pas sûr, néanmoins, que la ministre dispose des bons outils.
D'après Royal, le texte, qui sera présenté le 1er octobre au Parlement, doit contribuer à réduire la facture énergétique des Français, et créer pas moins de 100 000 emplois. Un levier de croissance verte qui pourrait être salvateur à l'heure ou l'économie française patine désespérément.
Le texte, et c’est une rareté à ce stade du quinquennat, comporte la particularité d’avoir conservé intacte une promesse du candidat Hollande : la réduction de 75 à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2025. Mais l’Etat laisse à EDF le choix des réacteurs à fermer. Le texte astreint en outre à la France d’autres objectifs ambitieux, dont la réduction de la consommation finale d’énergie de 50% en 2050 et une montée en puissance des renouvelables. Cette ambition a été saluée aussi bien par les écologistes que par des industriels, dont le patron d’EDF, Henri Proglio. Une prouesse, en somme. Qui révèle la dextérité et le poids politique de l’ex-candidate à la présidentielle, dont la popularité en hausse pourrait profiter au gouvernement et, à terme, au rassemblement des socialistes et des Verts.
C’est en revanche sur les moyens all