«Ils veulent une belle ville, qu'on dégage», soupire Fabien, 31 ans. A Limoges, en ce lundi du mois d'août, lui et une dizaine d'autres jeunes dits «marginaux» squattent comme d'habitude un coin de la place de la République. A l'autre bout, des commerçants lèvent sur eux des paupières fatiguées. A peine 50 mètres les séparent. Cette baston de regards dure depuis des années. La donne a pourtant changé depuis les municipales. Le 22 juillet, le nouveau maire, Emile-Roger Lombertie, a pris deux arrêtés. L'un veut bannir la prostitution qui rythme les nuits des alentours du champ de Juillet, un parc proche de la gare. L'autre interdit jusqu'en octobre la mendicité agressive qui tient, selon lui, «le haut du pavé» place de la République. Les jeunes s'attendent à ce que la police municipale débarque d'un moment à l'autre.
«Ah, ils sont pas méchants. Mais ils n'arrêtent pas de gueuler après leurs chiens. On est quand même sur la place centrale de Limoges. Qu'ils aillent derrière la gare», tranche un vendeur du centre-ville. «Est-ce que je prends mon apéro sur la place, moi ?» lance un autre, accoudé au bar, avalant son rosé matinal. Mais au café le plus proche de la zone squattée par les punks à chien, une serveuse entonne un autre refrain. «Ils ont toujours été très respectueux. Certains nous aident même à porter les poubelles. Ce sont les commerçants du bout de la place, ceux qui sont le moins concernés, qui râlent le plus.» Lors du préc