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Enquête

Municipalités : des villes en état d’arrêté

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Mendicité, prostitution et HLM sont la cible de plusieurs maires élus en mars, caressant leurs électeurs dans le sens du poil sécuritaire.
A Limoges, le 4 août. Les SDF ou «marginaux» ont pris leurs quartiers place de la République. (Photo Jean-Christophe Dupuy)
publié le 10 août 2014 à 20h06

Des coups de menton en série pour aguicher l'électorat droitisé. Le phénomène n'a rien de nouveau. Mais la vague bleue qui a déferlé sur de nombreuses villes aux dernières municipales lui donne une ampleur nouvelle. Comme chaque été, les arrêtés municipaux en tout genre viennent orner les murs des hôtels de ville. Et certains, très politiques, s'ajoutent à la liste d'arrêtés plus ou moins fantaisistes déjà bien fournie. L'histoire récente fourmille de décisions dépassant l'entendement. Il y a cet arrêté, à Lhéraule, une petite commune de l'Oise de 200 habitants, qui rendit en 2012 obligatoire l'usage de formules de politesse telles que «bonjour» ou «merci» à l'intérieur de l'hôtel de ville après que le maire eut reçu un visiteur discourtois.

Ovnis. Il y a ce texte, carrément lunaire, sans cesse reconduit depuis 1954 à Châteauneuf-du-Pape dans le Vaucluse, qui interdit aux ovnis de survoler ou de stationner en ville. Ou encore cet arrêté, interdisant en 2000 la consommation de Coca-Cola à Sainte-Marie, dans le Gers, «pour ne pas favoriser l'hégémonisme américain». La mesure fut annulée au motif qu'elle ne comportait pas de «motivation particulière» et entravait «la liberté de commerce et d'industrie». Elle dit cependant beaucoup de la tentation du maire, qui dispose de larges attributions (lire page 5), d'agir à sa guise.

Plus encore l'été qui suit les municipales, le maire découvre ou r