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Libération
Série «Naufragés sous Hollande» (2/4).

Dominique Bertinotti, en manque de famille

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Ils étaient bien partis. Ça n’a pas duré. Aujourd’hui : l’ex-ministre, héraut du mariage pour tous.
Dominique Bertinotti, en janvier 2013. (Photo Frédéric Stucin)
publié le 17 août 2014 à 18h06
(mis à jour le 18 août 2014 à 10h51)

C'est à lui que, ministre, elle avait choisi de parler de son combat discret et victorieux contre le cancer. C'est lui qui lui a téléphoné ce mardi d'avril pour lui dire qu'elle ne ferait pas partie du gouvernement Valls. «Hollande m'a appelée. On a juste évoqué les deux propositions de loi que j'étais chargée de rédiger après le retrait de la loi famille. Il m'a demandé où en était le travail que j'avais achevé», raconte-t-elle de sa voix posée d'ancienne prof d'histoire.

Dominique Bertinotti ne se départ jamais d'une certaine tenue, toute en retenue. Bonne élève lorsqu'elle était ministre de la Famille, elle est demeurée tout aussi disciplinée. Derrière son apparence inchangée, carré de cheveux noirs et lèvres carmin, perce une mélancolie politique qu'elle préfère mettre sur le compte de la fatigue. «C'est quand même un grand bouleversement de passer brusquement de journées totalement remplies à rien. Il faut retrouver ses marques, d'autres marques.» L'atterrissage a été rude et les journées longues «car on ne considère pas ça comme des vacances». Retourner, vingt ans après, enseigner à sa fac d'origine ? «Pas une bonne idée. Il m'a fallu réfléchir.» Il y a peut-être eu le contrecoup des traitements : «Je ne puis faire la part de ce qui relève des suites de l'épreuve de la maladie et du rythme de travail infernal. Pour moi, c'est global.»

«Convictions». On la retrouve au Lutetia, une petite br