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Libération
Interview

«La politique mise en œuvre ne répond pas aux attentes des Français»

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Questions à Laurent Baumel Député PS d’Indre-et-Loire.
par Maxime Jaglin
publié le 18 août 2014 à 19h46

Alors que Manuel Valls a balayé dimanche l'hypothèse d'un changement de cap économique, le député PS d'Indre-et-Loire Laurent Baumel, un des chefs de file des parlementaires «frondeurs», déplore son «entêtement».

Revendiquant un «discours de vérité», le Premier ministre, Manuel Valls, a jugé «hors de question de changer» de politique et souligné que celle-ci «nécessite du temps pour produire des résultats»…

Nous sommes bien face à un problème de temps, mais il y a urgence. Qu'attendons-nous ? Que le chômage continue de monter ? Que le mandat de François Hollande se termine ? Que Marine Le Pen soit au second tour de la présidentielle ? Manuel Valls parle de «vérité» et revendique le réalisme, mais il reste insensible à toutes les réalités, électorales comme économiques. Le manque de confiance exprimé par les Français à l'égard du gouvernement n'est pas lié à un problème de communication ou de clarification de la politique mise en œuvre, mais plutôt au fait que celle-ci ne répond pas à leurs attentes. Le problème, c'est le cap choisi.

Manuel Valls déplore que «certains à gauche [tiennent] des propos irresponsables». Vous sentez-vous visé ?

Ce qui est irresponsable, c’est la politique de l’offre actuellement menée. Si on veut de la croissance, il va falloir aller la chercher. Le problème des entreprises françaises, c’est les carnets de commande, pas seulement celui des marges. Une réponse adaptée serait donc de cibler les entreprises qui en ont réellement besoin, tout en stimulant la consommation des ménages et l’investissement des collectivités. Le gouvernement invoque la responsabilité de réduire les déficits publics, mais la politique de l’offre c’est une dépense publique, c’est même la principale aujourd’hui.

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a-t-il raison d’inviter Bruxelles à «prendre ses responsabilités» pour relancer la croissance ?

Je partage ce diagnostic, mais le Président doit